Homélie

Promulgation de la Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire : la Croix et la lumière du cierge pascal que rien ne peut éteindre.

« Simplement parce que l’Église, en ce moment de grands changements d’époque, est appelée à offrir plus fortement les signes de la présence et de la proximité de Dieu. »

Après avoir entendu le P. Leonardo Sapienza, régent de la préfecture de la Maison pontificale, présenter devant la porte sainte de la basilique Saint-Pierre, fermée, la Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde,  le pape François a présidé la célébration des premières vêpres du dimanche de la Divine Miséricorde.

Certes, la bulle d’indiction d’un Jubilé est un document qui en donne l’axe principal, mais il était aujourd’hui impossible de ne pas être frappé par la conjonction unique d’éléments particuliers dans la promulgation de cette Année sainte : tout d’abord, elle vient au moment où le pape dénonce sur tous les tons, à temps et à contre-temps, l’indifférence du monde devant le malheur des populations déplacées et des persécutions à grande échelle, notamment celles qui frappent les chrétiens. L’homélie de cette après-midi s’en est encore fait l’écho avec force, évoquant les populations qui subissent « la violence inouïe de la discrimination et de la mort », simplement en raison de leur foi.

Ensuite, comment ne pas être frappé par la conjonction entre l’axe essentiel de ce jubilé extraordinaire et ce que laissent apparaître les gestes et les paroles du Saint Père depuis maintenant plus de deux ans : certes, c’est véritablement un homme de compassion et de miséricorde qui a été appelé par le Seigneur à prendre la suite de Pierre : comment alors ne pas ressentir que c’est Dieu lui-même qui veut ce moment pour son Église tout entière ?

Cependant, il faut aussi relever une autre conjonction : a-t-on suffisamment noté que ce jubilé exceptionnel recouvre aussi en partie l’année de la Vie consacrée ? C’est un don extraordinaire à celle-ci parce que, si elle est fidèle à sa mission, elle devrait en être le premier bénéficiaire. N’est-elle pas en effet appelée à être aux avant-postes quand il s’agit d’offrir plus fortement les signes de la présence et de la proximité de Dieu ? Avec cette conjonction, François lui offre les moyens de se renouveler en profondeur dans ce qui est sa raison d’être. En même temps que l’Église affirme que la vie consacrée est, de plus en plus, appelée à être en sortie pour vivre pleinement ce qu’elle est, elle lui donne les moyens de le vivre et de témoigner auprès de jeunes généreux qui voudraient donner leur vie à Dieu qu’il est possible d’avoir une vraie fécondité.