1997 : Jean Paul II au Brésil

1997 : Jean Paul II au Brésil (by José Cruz/Abr, Agência Brasil [1] – CC BY 3.0)

Le 2 février 1997, Jean Paul II inaugurait la première Journée de la vie consacrée. Depuis, 18 ans ont passé et voici qu’aujourd’hui nous vivons la dix-neuvième de ces Journées. Dans l’année particulière où nous sommes, la célébration ne peut être que particulièrement fervente : prière et actions de grâce, rencontres en tout genre et recollections, les modes de célébration sont multiples.

Dans la dynamique de l’invitation du pape François à une « vérification sérieuse » de notre présence à l’Église et au monde, l’Institut séculier du Cœur de Jésus a choisi d’inviter ses membres à une relecture de vie depuis leur premier engagement dans l’Institut. Il vaut sans doute la peine de citer quelques phrases vigoureuses de cette invitation, fruits d’une méditation du texte de la liturgie du jour avec la Présentation de Jésus au Temple selon Luc 2,22-40. En voici trois extraits :

Si Dieu a toujours l’initiative, il nous revient d’adhérer librement à ce qu’il nous propose. Relire sa vie, ce n’est pas faire de l’introspection narcissique, mais bien plutôt parcourir à nouveau le chemin sur lequel nous a conduit le Seigneur et, dans la prière, le laisser faire la lumière en nous et avec nous pour accueillir son regard sans crainte d’y découvrir nos errances et nos infidélités. Elles deviendront appels à la conversion, occasions d’un nouveau départ et expérience de l’amour de Dieu pour nous. Le Seigneur est grand en miséricorde, c’est aujourd’hui, le jour du Salut !

Présentation de Jésus au Temple (Giovanni Bellini,

Présentation de Jésus au Temple by Giovanni Bellini, musée de la fondation Querine Stampalia (Venise), photo Jean-Pierre Dalbéra – CC BY 2.0

Regardant la scène qui présente avant tout Jésus comme le « Consacré du Père », icône de ce que tout consacré est appelé à vivre à sa suite, vient le temps de la question :

Nous pouvons nous demander si Jésus est encore aujourd’hui notre premier et unique amour ; si, à son exemple, notre vie est tout orientée vers le Père… C’est parce que nous aurons regardé Jésus aimer en vérité chaque personne qu’il rencontre que nous pourrons faire de même…

 

Le Christ est la source qui tourne notre regard vers les autres et nous renvoie vers eux, alors, oui,

Notre vocation au cœur du monde nous fait levain dans la pâte. Nous sommes appelées à nous faire proches de tout homme avec tendresse et respect infini pour compatir, consoler et écouter les besoins et les attentes de nos frères ; à nous mettre en esprit mais aussi concrètement dans la position de Jésus lavant les pieds de ses amis. Cette année peut être l’occasion de nous interroger sur notre fidélité à la mission, sur la manière que nous avons de l’exercer : est-ce un lieu de pouvoir, de service, ou un moyen de réalisation de soi ? Suis-je vraiment proche de tout homme, au-delà des apparences, de sa religion, de son origine ?

 

Nous sommes aussi appelées à prendre une part active à la vie de nos sociétés et du peuple dans lequel le Seigneur nous a plantées pour y promouvoir les valeurs de l’Évangile. « Une foi authentique implique toujours un désir profond de changer le monde. Voilà la question que nous devons nous poser :avons-nous nous aussi de grandes visions et un grand élan ? Sommes-nous nous aussi audacieux ? Avons-nous de grands rêves ?« 

Ces dernières questions, directes, sont celles que le pape François posait à ses frères jésuites lors de la messe d’action de grâce pour la canonisation de Pierre Favre en l’église du Gesù le 4 janvier 2014. Elles sont remises en cause ? Non : remettant encore une fois mon cœur en route, elles disent qu’aujourd’hui est le jour du Salut…