Tout au long de l’Année de la vie consacrée, KTO propose chaque semaine le portrait d’une religieuse, d’un religieux, d’un prêtre ou d’un laïc consacré. Ceux-ci sont peu nombreux, et parmi les trois témoignages publiés jusqu’à présent d’une vie au milieu du monde, voici que, pour la première fois, KTO propose le portrait d’un membre d’institut séculier : Marie Boudier, de l’Institut séculier féminin du Cœur de Jésus.

Marie Boudier, membre de l'Institut séculier du Coeur de Jésus

Dans un décor très sobre, presque épuré, où quelques peintures très colorées posées ci et là forment un contraste presque saisissant, Marie, assise à une table, est filmée en gros plan. Paradoxalement, cette économie de moyens met en valeur un regard qui paraît venir de loin, et aide à dégager des moments forts dans l’interview. Nous avons envie d’en retenir trois plus particulièrement.

S’est imposé à moi le désir…

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L’essentiel

Dès le départ, le ton est donné : « J’ai vécu une conversion à l’âge de 25 ans… et tout de suite s’est imposée à moi le désir d’une vie consacrée… de donner complètement ma vie au Seigneur. » Marie va à l’essentiel avec une grande justesse de ton : dire que ce désir s’est imposé à elle dit combien elle sent tellement qu’il lui vient de plus loin qu’elle.

Il y a là tout l’alliage de la vie consacrée entre le désir intérieur dont l’Esprit est l’origine et la réponse libre de la créature. Ici, aucun superflu ne détourne du seul important : donner complètement sa vie à Dieu. Pas d’anecdotes ni de détails sur tout ce chemin dont seul l’essentiel est retracé.

Le besoin et l’envie d’être en plein monde

C’est avec des mots d’une grande justesse que Marie en vient alors à ce qui a été moteur dans son choix d’une forme de vie consacrée. Il vaut la peine de les réentendre :

J’avais besoin et envie…

 « J’ai pris conscience que j’avais besoin et envie d’être en plein monde, et que mon appel était d’être au milieu des gens, de vivre au milieu des gens… tout en ayant une vie consacrée.

Le besoin, le désir ou l’appel ne sont pas confondus, même s’ils sont présents tous les trois. Reconnaître l’appel est finalement ce qui précise de façon décisive ce qui a été éprouvé jusque là. Il n’est alors pas étonnant que le mot qui prendra ensuite une place importante dans l’interview soit celui de discernement.

 Le discernement constant de la mission

C’est à chacun de recevoir sa mission, de la discerner, à la fois avec le petit groupe, et aussi dans la prière et l’accompagnement spirituel… 

Est-ce que ce que je suis en train de vivre est conforme à mes Constitutions ? Est-ce que vraiment je suis sur un chemin en compagnie du Seigneur ?

Cette mission tu la porteras comme un feu...

Cette mission tu la porteras comme un feu...

Dans ce témoignage, c’est probablement là qu’apparaît davantage la vie en institut séculier avec la mission propre qui se reçoit d’un autre ou d’autres, qui se discerne aussi. Et il est bon que soit rappelé que plusieurs dimensions sont nécessaires pour ce discernement : la prière où Marie se retrouve seule avec son Dieu, mais aussi le groupe que lui fournit l’Institut du Cœur de Jésus et le dialogue avec celui qui a accepté la charge de l’accompagner – donc l’Église. C’est à la fois éminemment personnel et jamais solitaire. En outre, Marie rappelle que des éléments de vérification que ce chemin est bien celui de Dieu sont toujours à mettre en place : les Constitutions de son institut, l’identification que le chemin est bien conforme à celui du Seigneur dans l’Évangile

La plus grande joie…

La plus grande joie, c'est d'avoir été appelée

La plus grande joie, c’est d’avoir été appelée…

Donner toute sa vie à Dieu, le besoin et l’envie d’être en plein monde, la nécessité d’un discernement toujours à l’oeuvre : l’ensemble dessine l’essentiel d’un chemin de vie qui apparaît avoir une profonde cohérence. Le témoignage laisse pressentir qu’une vie en institut séculier peut aussi combler. Pour en avoir la certitude, allez jusqu’au bout de la vidéo et regardez le visage rayonnant de Marie Boudier quand elle confie :

Ma plus grande joie, c’est d’avoir été appelée…, d’avoir été appelée et d’avoir été accueillie par mes soeurs dans l’Institut. Quand le Seigneur m’a appelée, je me suis aussi sentie pleinement reconnue comme personne ayant de la valeur. Ça, c’est ma plus grande joie, je crois.

Merci à KTO pour toute cette série.