Du 21 au 25 août, environ 140 Responsables généraux des instituts séculiers sont réunis à Rome pour l’Assemblée générale de la Conférence mondiale des instituts séculiers – la CMIS. La date en est particulière alors que vient de se terminer l’année de la Vie consacrée et que l’an prochain, en 2017, verra la célébration des 70 ans de Provida Mater Ecclesia, la Constitution apostolique par laquelle Pie XII donnait naissance aux instituts séculiers, à cette nouvelle vocation, don de Dieu pour l’Église et le monde. On comprend donc pourquoi le programme – dense – de la rencontre de ces jours-ci comprend une réflexion sur la formation et l’identité des instituts séculiers.

Radio Vaticana

L’espérance de l’Église

Radio Vatican a déjà donné un bon écho à la rencontre, notamment avec une interview du cardinal João Braz de Aviz, le préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, la CIVCSVA. Le cardinal – qui ouvrait les travaux de l’Assemblée –attend beaucoup de cette vocation et le titre de Radio Vatican  dit déjà une des attentes principales de l’Église vis-à-vis des membres d’instituts séculiers : qu’ils soient les semences par lesquelles l’Évangile pénètre dans le monde et le transforme de l’intérieur.

Au milieu du monde

Vivre vraiment dans le monde et du monde : dans la grande via del Corso (by Alessio Damato, CC)

Il faut aussi noter l’interview de Giorgio Maria Mazzola, membre du Conseil exécutif de la CMIS. Interrogé par le journaliste Paolo Ondarza, son intervention, même brève, nous semble intéressante :

«­ Naturellement, nous devons servir l’Église, mais la première façon de le faire et de vivre vraiment dans le monde et de vivre du monde. C’est une évangélisation qui passe avant tout par la manière de faire plus que par les paroles. Mais c’est une évangélisation très importante parce qu’elle est en vérité insérée dans des contextes normaux : le travail, la politique, l’administration. C’est surtout cela notre façon d’évangéliser et, dirai-je aussi, une façon de constater combien la vie comporte très souvent des éléments de vie évangélique qu’on ne peut reconnaître que parce que l’Esprit agit où il veut et comme il veut. »

Trois indications à retenir ici : la première est que la plupart des cadres de vie dans le monde sont ouverts aux membres d’instituts séculiers : dire le travail, la politique, l’administration est dire qu’aucun secteur professionnel ou de la vie des hommes n’est étranger à l’investissement de ces personnes consacrées. Ce serait une erreur de les cantonner à des tâches sociales ou… au service pastoral.

Ngoc Ha Market à Hanoi

Vivre vraiment dans le monde et du monde : Ngoc Ha Market à Hanoi (by Dragfyre, CC)

Tout aussi important apparaît le regard porté sur le monde : il s’agit de reconnaître les éléments de vie évangélique qui attestent déjà du travail de l’Esprit. Ainsi, le membre d’Institut séculier, laïc ou prêtre, s’exerce à reconnaître la présence de l’Esprit dans les réalités du monde où il est inséré. Son regard a en quelque sorte un a priori positif sur ce monde pour savoir en relever les beautés qu’y fait naître le Créateur avec qui il veut coopérer.

Servir l’Église est une nécessité pour les membres des Instituts, mais Giorgio Maria Mazzola nous rappelle l’importance de la mettre au milieu du monde pour qu’elle puisse l’irriguer pour y faire germer et réussir le projet de Dieu. C’est bien la Mission des membres des Instituts séculiers. Qui niera qu’elle est aujourd’hui essentielle pour le monde et l’Église ? Qui aura assez d’amour pour mettre toutes ses capacités, tous les dons qu’il a reçus pour travailler à faire advenir le Royaume ?